10.

 

Le soleil venait de se coucher. Iker pénétra dans la maison à l’abandon où il rencontrait en secret Bina, la jeune Asiatique, à l’abri des oreilles indiscrètes.

L’endroit était sinistre. Un mur menaçait ruine, les poutres se fissuraient. Bientôt, la masure serait abattue pour céder la place à une bâtisse neuve.

— C’est moi, annonça-t-il à mi-voix. Montre-toi.

Aucun signe de vie.

Soudain, Iker se demanda si la jolie brune ne l’avait pas trahi en le dénonçant aux autorités. Ne complotait-elle pas avec le maire ou Héremsaf afin de mener le jeune scribe à sa perte ? En dévoilant ses projets, elle le condamnerait au châtiment suprême, et le tyran continuerait à détruire l’Égypte en répandant le malheur.

Alors qu’il s’apprêtait à partir en espérant que la police ne l’attendait pas à l’extérieur, deux mains se plaquèrent sur ses yeux.

— Je suis ici, Iker !

Il se dégagea vivement.

— Tu es folle ! Pourquoi me causes-tu de telles frayeurs ?

Elle eut une moue de petite fille.

— J’aime bien m’amuser, moi… Toi, pas assez !

— Crois-tu que j’aie le cœur à m’amuser ?

— Tu as raison, pardonne-moi.

Ils s’assirent côte à côte.

— Es-tu enfin décidé, Iker ?

— J’ai encore des vérifications à effectuer.

— Moi, j’ai d’excellentes nouvelles ! Nos alliés ne tarderont plus. Bientôt, ils arriveront à Kahoun. Ces vrais guerriers sauront prendre le contrôle de la ville. Le haut fonctionnaire qui bloquait leur entrée en Égypte vient de quitter son poste. Son successeur étant moins intransigeant, la caravane passera sans difficulté.

— Je suppose que d’autres villes sont concernées ?

— Je l’ignore, Iker. Je ne suis qu’une humble servante dévouée à la cause des opprimés. Ce que je sais, c’est qu’elle triomphera !

— La municipalité m’a offert une magnifique maison, révéla Iker.

— On veut étouffer ta conscience ! Mais tu n’es pas de la race des ambitieux que l’on corrompt, n’est-ce pas ?

— Personne ne m’achètera, Bina. Mon vieux maître m’a appris à toujours rechercher la justesse afin d’agir en conséquence.

— Alors, supprime le tyran Sésostris !

— Je dois encore procéder à quelques vérifications, notamment en consultant des archives dont on me refuse l’accès.

— Comme tu voudras, Iker. Mais ne perds pas trop de temps.

 

Étendu sur son lit, Sékari songeait aux merveilleux moments qu’il venait de passer dans les bras de sa nouvelle maîtresse, la servante d’une demeure voisine qui n’avait pas résisté à ses histoires drôles, de plus en plus grivoises. Acceptant la proposition d’en mettre une en scène, la mutine s’était abandonnée à son rôle en le jouant à la perfection. Et quelle femme digne de ce nom aurait refusé de se rouler dans des draps de lin fin, doux et parfumés ?

Sékari aurait volontiers renouvelé les ébats, mais il devait nourrir Vent du Nord, et l’on ne faisait pas attendre l’âne de son patron. Ensuite, il préparerait un dîner consistant, bien qu’Iker manquât singulièrement d’appétit. Sauf revirement de situation, Sékari se dévouerait pour terminer les plats.

Quand il rentra, le jeune scribe se lava les mains et les pieds, puis s’assit dans un fauteuil. Sa mine était plus sombre que la veille.

— Je parie que tu n’apprécieras ni mes fèves à l’ail ni mon gratin de courgettes.

— Je n’ai pas faim.

— Quel que soit ton idéal, Iker, tu ne l’atteindras pas en dépérissant.

Une voix connue résonna.

— Puis-je entrer ? Je cherche le scribe Iker.

— Héremsaf…

« Cette fois, pensa le jeune homme, il ne m’attribuera ni maison ni promotion. Il a dû me faire suivre et connaît mes liens avec Bina. »

— Je vais le recevoir, décida fièrement Sékari.

— Non, laisse. Ça ne concerne que moi.

Le supérieur hiérarchique d’Iker avait un visage grave et fermé.

— Belle demeure, Iker. Mais tu sembles fatigué.

— La journée a été rude.

— Acceptes-tu de me suivre sans discuter ?

— Ai-je le choix ?

— Bien entendu. Soit tu restes chez toi et tu te reposes, soit tu tentes l’aventure.

« L’aventure… Un drôle de terme pour désigner la prison », songea Iker.

Fuir ? Utopique. Et quel plaisir aurait Héremsaf en voyant le jeune scribe plaqué au sol et matraqué par les policiers ! Puisque c’était la fin du chemin, il se comporterait au moins avec dignité.

— Je vous suis.

— À mon avis, tu ne le regretteras pas.

Iker ne réagit pas à cette ironie mordante. Son vainqueur ne discernerait chez lui aucun signe de faiblesse.

D’abord, il n’aperçut aucun policier ; ensuite, il constata qu’Héremsaf ne le conduisait pas hors de la ville, mais en direction du mur sud.

— Où allons-nous ?

— Au temple d’Anubis.

— Qu’avez-vous à me reprocher ? Aurais-je mal fait mon travail ? La bibliothèque ne serait-elle pas en ordre ?

— Au contraire, Iker, au contraire ! Tu as tellement bien rempli tes fonctions que le collège des prêtres d’Anubis souhaite te voir.

— Maintenant ?

— Tu sais, avec ces gens-là, on ne connaît ni le jour ni l’heure. Mais tu es libre de refuser leur convocation.

Quel genre de traquenard Héremsaf avait-il conçu ? Aussi intrigué qu’inquiet, Iker persévéra.

Sur le seuil du temple, un ritualiste au crâne rasé tenait une torche bien droite. Vint à ses côtés l’un de ses collègues, porteur d’un rouleau de papyrus.

Il s’inclina devant Héremsaf, lequel se tourna vers le scribe.

— Toi, Iker, désires-tu devenir prêtre d’Anubis ?

Pris au dépourvu, le jeune homme répondit sans hésiter.

— Oui, je le désire !

En ces quelques mots, le feu d’une espérance insensée qui, soudain, allait peut-être devenir réalité.

— As-tu été initié aux mystères de l’écriture sacrée ? demanda le porteur du rouleau.

— Je connais les lettres mères et les paroles de Thot.

— En ce cas, lis ce texte rituel. Ensuite, tu écriras des formules de connaissance relatives à la bonne pratique de l’art du scribe.

Iker réussit cet examen de passage en citant des maximes où Maât, rectitude et justesse, tenait la première place.

— Réunissons notre tribunal, recommanda le porteur de la torche, et procédons à l’évaluation des qualités du postulant. Notre supérieur accepte-t-il de le présider ?

Héremsaf hocha la tête affirmativement.

Iker était stupéfait. Héremsaf, ce dignitaire qu’il croyait bien connaître, dépositaire des mystères d’Anubis !

Les deux ritualistes prirent le scribe par les bras et l’introduisirent dans la première salle du temple.

Le long des murs, des banquettes de pierre occupées par les permanents qui célébraient les rites quotidiens et assuraient l’entretien du lieu saint.

Héremsaf prit place à l’orient et posa la première question.

— Que sais-tu d’Anubis, Iker ?

— Il est le passeur entre les mondes et détient les secrets des rites de résurrection. Incarné dans le chacal, il débarrasse le désert des charognes qu’il transforme en énergie.

Précises, cinquante autres questions fusèrent. Iker y répondit sans précipitation et sans tenter de dissimuler ses lacunes sous un verbiage d’érudit.

Pendant la délibération, le postulant fut isolé dans une petite pièce aux murs nus qu’éclairait une seule lampe. Le temps cessa de s’écouler, le scribe se laissa dériver dans une méditation apaisante.

Un ritualiste lui présenta une longue robe de lin dont Iker se revêtit.

— Ôte tes amulettes, exigea-t-il. À l’endroit où tu vas, elles ne te seront d’aucune utilité. Ton juge, ton seul juge, sera Anubis. Et ses décisions sont sans appel.

Le ritualiste fit descendre le postulant dans une crypte obscure.

— Contemple le fond de cette grotte et sois patient. Peut-être la divinité t’apparaîtra-t-elle.

Demeuré seul, Iker s’habitua peu à peu aux ténèbres. Il finit par distinguer deux surprenantes créatures, un chacal mâle et un chacal femelle, debout sur leurs pattes arrière et face à face, laissant entre eux un vide qui attira irrésistiblement le scribe.

Indifférent au danger, il se glissa entre les deux fauves, lesquels posèrent leurs pattes avant sur ses épaules[7].

À cet instant, Iker sentit qu’une énergie nouvelle circulait dans ses veines. Tout se passait comme si son corps se renouvelait, comme si ses chairs se recréaient avec une vigueur jusque-là inconnue.

Portant un coffre en acacia, Héremsaf pénétra dans la crypte. Il le déposa aux pieds d’Iker et l’ouvrit lentement.

À l’intérieur, un sceptre en or, le sekhem. Dans la langue hiéroglyphique, il servait à écrire les concepts de maîtrise et de puissance.

Le scribe se souvint des paroles du potier préposé au temple d’Anubis. Ne lui avait-il pas appris que le dieu à tête de chacal détenait la véritable puissance, incarnée dans ce symbole préservé sur le site d’Abydos ? Avec la lune, le disque d’argent qu’il maniait pendant la nuit, Anubis éclairait les justes ; et il façonnait aussi une pierre d’or prenant la forme du soleil.

Héremsaf referma le coffre et sortit de la crypte. Iker le suivit jusqu’à la salle à colonnes couverte de grandes dalles de pierre. Les permanents écoutèrent avec recueillement leur supérieur qui s’adressait au nouveau prêtre.

— Tourne tes regards vers le Saint des Saints, le ciel sur la terre. Ne pénètre jamais ici en état d’impureté, ne commets aucune inexactitude, ne dérobe ni pensée ni bien matériel, ne profère pas de mensonge, ne révèle aucun des secrets que tu verras, ne lèse pas les offrandes, ne nourris pas de parole sacrilège en ton cœur, remplis ta fonction selon la règle et non à ta fantaisie. Tu n’as aucun dogme à imposer, aucune vérité absolue à répandre, personne à convertir. Quand tu seras appelé au temple, chausse des sandales blanches, accomplis ton service avec rigueur, car Dieu connaît celui qui agit pour lui. Es-tu prêt, Iker, à prêter serment ?

— Je le suis.

— Approche-toi de l’autel.

Le scribe s’exécuta.

— Voici la pierre fondamentale d’où est né ce temple. Si tu devenais parjure, elle se transformerait en un serpent qui t’anéantirait. Répète avec moi cette formule : « Je suis le fils d’Isis, je ne trahirai pas les sept paroles cachées sous les pierres de la vallée[8]. »

Après qu’Iker se fut engagé, Héremsaf lui précisa sa mission.

— Une fois par semaine, tu garniras d’offrandes cet autel. Lors des processions et des fêtes d’Anubis, tu allumeras une lampe. En échange de ton travail, tu recevras de l’orge et des mèches pour l’éclairage. De plus, tu seras le serviteur du ka de ce temple, sa puissance spirituelle. Aussi prononceras-tu, lors des cérémonies, les paroles d’animation de cette force nourricière. Sois le bienvenu parmi nous, Iker, et prends part à notre banquet.

Le nouveau prêtre temporaire reçut l’accolade de ses confrères.

La nuit était douce, les mets savoureux. Lors du partage de la galette rituelle révélant la face du dieu, Iker se sentit plus proche du sacré qu’il ne l’avait jamais été, même si les véritables secrets demeuraient inaccessibles.

Lui, le petit apprenti scribe de la bourgade de Médamoud, élevé au rang de prêtre temporaire du temple d’Anubis, à Kahoun… Comment imaginer pareil destin ? Il songea à la jeune prêtresse, à cette femme sublime qu’il continuait à aimer. En cette soirée, n’aurait-elle pas été fière de lui ?

Non, bien sûr que non. Elle devait fréquenter de si hauts dignitaires qu’elle ne poserait même pas les yeux sur Iker. Mais il était tout de même entré dans la hiérarchie sacrée et avait reçu la protection d’Anubis.

— Voici ta nouvelle amulette, dit Héremsaf en offrant à Iker un petit sceptre « Puissance » en cornaline. Mets-la à ton cou et ne la quitte jamais.

À tour de rôle, les serviteurs d’Anubis souhaitèrent la bienvenue à leur nouveau confrère.

En écoutant leurs paroles paisibles et leurs encouragements à découvrir peu à peu les enseignements du dieu, le jeune homme se demanda s’il ne faisait pas fausse route. Ne devait-il pas oublier ses projets insensés et se contenter de vivre ici, à Kahoun, en remplissant ses nouveaux devoirs et en étudiant les livres de sagesse ?

La magie de ce rituel, la sérénité de ces hommes, la beauté de ce lieu… Comme cet avenir-là lui paraissait radieux !

Mais il était allé trop loin.

Dissimulé dans sa chambre, le poignard avec lequel il tuerait Sésostris ne disparaîtrait pas. Bina, elle aussi, restait bien réelle et lui rappelait sa véritable mission. La négliger, oublier les malheureux opprimés par un tyran, serait une insupportable lâcheté.

— Te crois-tu vraiment capable d’assumer tes nouvelles fonctions ? interrogea Héremsaf.

— Si tel n’était pas le cas, m’auriez-vous appelé ?

— La vie n’est-elle pas une succession d’expériences ?

— C’est à cela que vous me réduisez, une simple… expérience ?

— À toi de me le dire, Iker.

Le scribe voguait dans un espace incertain. S’ajoutant à la chaleur de ces moments aériens, le vin du banquet mélangeait ses pensées. Héremsaf… Un protecteur qui lui ouvrait la voie des mystères ou bien un ennemi qui avait juré sa perte ?

L’heure ne se prêtait ni aux questions ni aux réponses, mais à la communion fraternelle des serviteurs d’Anubis. Au cœur de la nuit, Iker la goûta comme un mets unique.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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